T600 : la cage secondaire

L'anneau de la cage

La forme

Après de nombreuses et fructueuses réflexions communes, la forme de la cage s’esquisse, largement inspirée de celle du T400-c, en ayant ici le souci d’une rigidité maximale. C’est un anneau de section 40 x 40 mm de forme hexagonale, adapté à la structure à 6 tubes que nous avons arrêtée.
Cet anneau est implanté en partie basse. Cette configuration permet de diminuer la longueur des tubes de la structure triangulée et un rangement de la cage reposant à plat sur la face inférieure. L’hexagone est dimensionné pour permettre un champ généreux de 2°. Comme sur le T400-c, le PO est au droit d’un des trois points de fixation de la structure triangulée. Ainsi, il se trouve incliné de 30° par rapport à l’une des faces latérales du télescope. Cette configuration facilite le pointage et l’observation sur des objets bas sur l’horizon. De plus, les efforts et les contraintes générés par le chargement du PO sont ainsi bien mieux gérés car repris plus directement par la structure triangulée.
L’angle qui reçoit le PO – un magnifique FeatherTouch – est agrandi, épaissi et évasé selon le tracé de l’épure optique afin de sortir de 550mm le foyer de l’axe optique de l’instrument. Il se forme ainsi une sorte de console très rigide, matérialisant un tunnel optique par où passe le flux lumineux et qui contribue au bafflage.
Dans cette surépaisseur locale, nous intégrons un passe filtre et un chercheur coudé redressé dont le trajet lumineux suit un trajet amusant, passe à l’horizontale et coupe à angle droit le tunel optique du PO.

La montage de l'âme

L’anneau est basé sur une forme hexagonale dont on a étiré un angle pour faire sortir le porte-oculaire. La cage résultante devient colossale (cotes extérieures 740mm x 920mm), la section de la cage (40x40mm) est suffisamment généreuse pour espérer une rigidité à toute épreuve.
l’anneau est une structure composite carbone/mousse de PVC. Pour simplifier le montage de l’âme en mousse, on a choisi d’assembler des pièces en quinconce, coupée dans une plaque de 20mm en mousse. Ces pièces sont collées à l’époxy ; pendant le séchage, le pressage est réalisé avec des contrepoids et les angles sont épinglés pour un bon maintien. emise blanche et cravate !

Nous n’avons pas coupé les pièces à la cote, préférant laisser un peu de marge pour garantir la géométrie. Les faces latérales sont ensuite dressées au lapidaire et chanfreinées.
Ici, nous voyons la disproportion entre l’anneau de 600, la cage secondaire d’un 400 et un éthos 21.

La stratification

Après de longues discussion, nous avons choisi de faire la stratification sous vide. Cela permet d’augmenter la rigidité de la structure en contenant le carbone dans un même bain de colle, mais c’est un peu plus compliqué à mettre en oeuvre. L’anneau étant très volumineux nous devons travailler avec une bache à vide extensible à 800%.

Nous avons fait un test de vide sur le parquet afin de valider les capacités de placage de la bâche jusqu’aux angles, malgré les fuites du montage la bache s’étire jusque dans les coins, surprenant!!
Lors de la stratification, la forme de la pièce ne permet d’avoir des plis esthétiques, de plus le vide n’a pas poussé le tissu dans tous les coins. Cela assure néanmoins une excellente rigidité à l’anneau, mais il sera nécessaire de procéder par marqueterie pour appliquer la peau de finition.

la boite porte oculaire

La boite P-O est dimensionnée pour recevoir un porte_oculaire Starlight Feathertouch de 2 pouces de course. Nous nous sommes imposé la contrainte de pouvoir rentrer complétement le porte-oculaire sans avoir d’interférence avec le passe-filtre. Compte tenu de la charge que le P-O doit supporter, des inserts en laiton ont été spécifiquement tournés, puis emprisonnés dans l’épaisseur de composite entre le P-O et le passe-filtre (visible ici à droite).
l’espace entre les molettes du P-O et les montants plats de la boite est jugé un peu trop petit, surtout si l’on porte des gants, la boite P-O a donc été creusée de 1cm.

le passe filtre

Le passe-filtre est un système de glissière verticale traversant l’anneau et la boite PO. L’écartement entre les deux rails est assuré par les tôles d’aluminium exterieures.
Le cran de verrouillage de la glissiere est composé d’un ressort (lame en carbone) qui vient presser un cylindre en alu dans une des encoches de la platine porte-filtre.

L'araignée

Très fortement inspirée de celle utilisée sur le Strock  250, la parfaite solidité validée sur le T400 du club, reprise sur le T400-c avec une forme légèrement pyramidale dictée par le choix du mono-anneau en partie basse, cette araignée est constituée d’une branche transversale désaxée, rigidifiée par une branche perpendiculaire à l’arrière du miroir secondaire, évoquant la lettre T.
« Cette configuration originale permet de passer derrière le miroir et non au-dessus, pour une compacité en hauteur évidente. Elle limite considérablement le porte-à-faux du miroir par rapport au système de fixation. De plus, elle est désaxée par rapport à l’axe optique du système. Cela permet de placer l’une des 3 vis de collimation du secondaire sur cet axe optique, ce qui est un avantage développé dans le paragraphe suivant.
Dans un newton, le secondaire doit être excentré de l’axe optique pour conserver le cône de pleine lumière. C’est ce qui est appelé le  » shifting  » du secondaire. Un calcul ou une épure à l’échelle permet de dimensionner précisément ce décalage. Le shifting est ici pris en compte dans les plans ». Cette configuration s’avère à l’usage parfaite.

Les branches

Dans un premier temps, nous avions collé 3 plats de 1mm de carbone unidirectionel (50mm de large) pour réaliser les branches de l’araignée, mais il s’est avéré que les branches ne tenaient pas la torsion. L’ajout de 1 pli de 600g pour la raideur et 1 de 200g de carbone pour la finition de chaque de l’araignée a poussé l’épaisseur totale à 5,5mm. Maintenant les branches sont très très raides. Ces plis dépassent de 5mm sur le dessus de l’araignée de manière à former une goulotte pour le passage des fils d’alimentation du chauffage du secondaire.

Montage de l'araignée sur l'anneau

Les branches sont « encastrées » sur l’anneau secondaire. En effet, nous avons ajusté les parties basses des branches pour qu’elles viennent épouser la forme de l’anneau, l’araignée est ensuite collée sur les faces interieure et supérieure par des cornieres en carbone de 3mm d’épaisseur.
La branche arrière de l’araignée est collée dans l’axe du PO par construction, par la suite cette réference nous sera utile pour le reglage du PO.

Support miroir secondaire

Le miroir est fixé sur une solide plaque en carbone, certainement par collage au silicone. Un système de chauffage intégré y sera implémenté et son dos sera isolé par un film réfléchissant.
Le système de collimation est du même type que celui de nos précédentes constructions, Strock 250, T400-c et T400 dont on rappelle le concept; la collimation de l’ensemble respecte le principe isostatique du point-trait-plan représenté par ces 3 touches.
Le point est dans l’axe optique du télescope (qui rappelons le, n’est pas celui du secondaire). Il est le pivot du système. Il est matérialisé par la vis de collimation centrale dont l’extrémité est usinée en pointe. Celle-ci vient se positionner dans une cuvette conique, réalisée dans une des touches en laiton. Cette vis permet le réglage en hauteur du secondaire par rapport à l’axe optique du porte oculaire. Ce réglage est réalisé une bonne fois pour toute. Ainsi, le miroir peut bouger et pivoter en tout sens tout en conservant son centrage et sa hauteur par rapport à ce point, donc au porte oculaire.
Le trait doit bloquer en rotation la plaque support du secondaire tout en participant et permettant son orientation. Pour ce faire, sa direction doit passer par le point pivot. Il est impératif de faire au préalable une collimation soignée du secondaire par rapport au porte oculaire pour repérer et marquer avec précision la position de la pointe de la vis par laquelle le trait passera.
Le plan bloque par simple butée l’ultime degré de liberté qui reste à ce système. Ici, l’extrémité de la vis est arrondie pour permettre un bon glissement sur la dernière touche.
Un puissant ressort plaque fermement le support sur ces 3 vis.
Il est important que cet ensemble ne présente aucun jeu. C’est pourquoi, une fois le réglage de hauteur du secondaire parfaitement réalisé (réglage définitif), il convient de bloquer la vis centrale par un point de colle ou autre. Pour diminuer le jeu des 2 autres vis, dont le réglage est à refaire à chaque montage du télescope, il faut utiliser des trous taraudés de longueur maximale. Des douilles en laiton taraudées sont idoines.
Pour une manipulation aisée, l’emploi de vis laiton à large tête moletée est idéal (BHV Paris). De grâce, pour ces réglages, point de vis Chc ou autres qui nécessitent l’emploi d’un outil ! »

Voici une des premieres propositions que nous avions imaginées avec une structure creuse et une implantation du chercheur originale ; ce design n’a cependant pas été retenu par la suite.

La finition de l'anneau

Il est difficile d’obtenir un rendu propre sur la face interieure de l’anneau. Le collage d’une peau nécessiterait de gonfler un sac pour avoir un bon placage, nous avions des doutes sur le succès de cette méthode, nous avons donc choisi de dresser la face interne pour obtenir une belle orthogonalité. Cette opération a été réalisée sur la perceuse colonne avec un cylindre de ponçage en lissant la couche de mastic de rebouchage (époxy/poudre de carbone); ci-dessous on peut voir le resultat près pour l’application d’une peinture éépoxy noire mate.

Nous cherchons à avoir un rendu satiné sur les faces de l’anneau. Une fois la raideur de l’anneau obtenue, nous avons ajouté un placage de 200g sur les faces supérieure et inférieure stratifiées en 2 fois sur une vitre, puis sur tous les champs en maintenant la cage verticale sur une vitre pdt le collage. Le rendu est brillant et profond mais reste trop fragile, il est donc nécessaire de déposer une couche de verni époxy pour tout protéger.

Avec une couche de verni.

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